C’est grâce à Joseph Joos, né à Wintzenheim le 13 novembre 1878, que l’on a célébré 30 ans d’amitié avec Möhnesee en 2018. Après une brillante scolarité et ne pouvant continuer ses études du fait de la pauvreté de sa famille, il apprend le métier de menuisier à Mulhouse. Il quitte ensuite l’Alsace en 1903 pour s’installer en Allemagne, à Mönchen-Gladbach. Son goût pour l’action catholique et ouvrière l’amène rapidement au comité de rédaction de la « Westdeutsche Arbeiter-Zeitung ». Il se marie en 1908 avec Barbara, militante comme lui, notamment pour le droit de vote des femmes. Ils ont eu sept enfants.
La révolution industrielle de la fin du XIXème siècle entraîne en Allemagne et en Europe des problèmes sociaux. Ces problèmes ont alors favorisé l’apparition de mouvements ouvriers de lutte des classes. Quelques rares hommes d’église, dont l’évêque de Mayence, encouragent l’émergence d’unions chrétiennes et sociales. Après la Première Guerre Mondiale, Joseph Joos est élu à l’assemblée nationale de Weimar. Il reste député au Reichstag jusqu’en 1933. A partir de 1927, il travaille activement à fédérer les associations ouvrières de plusieurs Länder. Il crée à Cologne le mouvement international des travailleurs catholiques, « Katholische Arbeiter-Bewegung ». Il en devient président en 1928 et rêve de fédérer la classe ouvrière catholique de toute l’Europe et susciter ainsi un espace de fraternité.
A partir de 1933, Joseph Joos, s’oppose au régime nazi. Il est alors déchu de la nationalité allemande en 1938. Il reprend la nationalité française, est arrêté en 1940 et interné au camp de concentration de Dachau jusqu’en 1945. Libéré à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il n’a de cesse de se mettre au service de la réconciliation franco-allemande. Il décède le 11 mars 1965 à Saint Gall, en Suisse, où il a élu domicile pour ses vieux jours.